La mer et les marées


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Les plus grandes marées d'Europe

Vous êtes sur un littoral où se situent les plus grandes marées d’Europe, pensez à vous renseigner sur les horaires de marée pour vous baigner (marée haute !) ou aller ramasser des coquillages (marée basse). 

www.horaire-maree.fr/maree/Annoville/

Les travailleurs de l'estran

Les pêcheries

A Tourneville-sur-Mer, elles étaient construites sur l’estran avec des pieux et des clayonnages de bois. Constituées de deux pannes (deux ailes) se rejoignant du côté de la haute mer, elles captaient les poissons vers un piège lors des marées descendantes. Il existe encore une pêcherie en bois qui se visite, « la Maillarde », sur l’estran de la commune voisine d’Hauteville-sur-Mer.

Cette technique de pêche qui date du Néolithique se retrouve après Granville, dans la baie du Mont-Saint-Michel mais elles sont alors en pierre.

Présente encore au début du XXe siècle sur le littoral d’Annoville et de Lingreville, elles ont aujourd’hui disparu.

Pêcheries à Annoville et à Lingreville au début du XXe s. © Coll. privée

La récolte de la « pailleuse »

Une importante activité sur l’estran qui s’est éteinte après la Première guerre mondiale a été la récolte du varech. En réalité, il s’agissait de faucher la zostère (Zostera marina), une graminée qui se développait sous formes d’herbiers marins sur la côte ouest du Cotentin. Appelée « verdrière » à l’état marin et « pailleule » à l’état sec.

Elle était fauchée à marée basse puis chargée sur des tombereaux tirés par des chevaux.

Pressée et séchée, elle était alors imputrescible. Cette propriété a été utilisée pendant des siècles pour remplir les paillasses des dortoirs des casernes et des hôpitaux. Cette activité a ainsi constitué une importante ressource locale pour les habitants.

Dans les années 1930, une « maladie du dépérissement » l’a fait presque disparaître complétement de la côte. Elle se reconstitue progressivement dans l’archipel de Chausey.

La pêche à pied

Activité traditionnelle sur la commune lors des grandes marées, la pêche à pied a toujours intéressé les habitants et les gens de l’intérieur. Cette pêche se concentre aujourd’hui essentiellement sur les coquillages aux périodes de grande marée.

Pêche à la sole à Annoville avant-guerre © Coll. privée
Pêche au Lançon à Annoville après-guerre © Coll. privée
Départ pour la petite pêche côtière au début du siècle © Coll. privée

Le chemin des matelots

Le port de Regnéville-sur-Mer puis, dès la fin du XVIIIe, celui de Granville « embarquait » pour la Grande Pêche vers les bancs de morue de Terre-Neuve.

Jusqu’au début du XXe siècle, de nombreux marins, capitaines et matelots originaires de notre littoral longeaient chaque hiver la côte sur le « chemin des matelots » pour rejoindre le port de Granville.

Au XVIIIe siècle, « Granville envoie 2 738 bateaux de pêche en Islande et sur les bancs de Terre-Neuve, doublant ainsi sa flotte morutière du siècle précédent » (IFREMER, 1995). 

En février, ils embarquaient pour des campagnes de pêche de 6 à 7 mois. En 1913, Le port compte encore 40 bateaux : 20 terre-neuvas, 12 goélettes et 8 trois mâts pour 600 marins rappelle Dominique Confolent, historien du monde maritime.

En empruntant ce chemin, pensez à ces matelots qui quittaient leurs familles en plein hiver puis pêchaient plusieurs mois dans des conditions très dures, ponctuées souvent de drames. Une croix, probablement du début du XXe siècle, rappelle cette histoire au Hameau Le Gendre, au nord de la commune.

La croix es matelots au Hameau Le Gendre sur le chemin des matelots © C. Tangy

La pêche de la morue. « Traité des pêches », Duhamel du Monceau, 1769 – 1782.
Déchargement de la morue sur le port de Granville au début du XXe siècle.
Séchée et salée, le cabillaud devient la morue !  Coll. privée.
L’itinéraire du chemin des matelots sur Tourneville-sur-Mer.

Aujourd’hui le port de Granville est le port d’attache du dernier terre-neuvier à voile français. Embarquez à bord pour découvrir la marine à voile : https://lemarite.com/

Un siècle de tourisme balnéaire

Le tourisme balnéaire commence à se développer sur la côte dans les années 1920 dans les stations de Hauteville-Plage et Saint-Martin-de-Bréhal. À cette époque, Lingreville et Annoville participent peu à ce développement. Seule la villa des Peupliers sur la route du même nom, à Annoville, peut être identifiée comme maison balnéaire de cette période. Quelques baraques de plage sont cependant édifiées en haut des dunes.

La cale de Lingreville et les baraques de plage au début du XXe s. © Coll. privée.
Les dunes d’Annoville et les premières maisons balnéaires de Hauteville-sur-Mer au début du XXe s. © Coll. privée.

Ce n’est qu’après-guerre que se développe les plaisirs de la plage sur Lingreville et Annoville.

Quelques résidences de villégiature s’implantent sur le chemin de terre des Mielles, la rue des Peupliers et le nord de la rue de la Mer à Annoville, d’autres maisons dans la rue de Chausey ainsi que des mobil-homes et des parcs résidentiels de loisirs sur la rue des Verrouis à Lingreville.

Un camping municipal se crée à Annoville fin des années 1970, des chambres d’hôtes et des gîtes complètent progressivement l’offre en hébergement touristique.

Les premières maisons rue de la Mer à Annoville dans les années 1960.
Seule cette bande de terrain, collée à Hauteville sera bâtie sur la commune © Coll. privée.

Mais le développement de l’urbanisation balnéaire qui grignote l’espace dunaire menace ce milieu naturel très fragile et ouvert à tous. La fin du XXe siècle voit apparaître des mesures des mesures de protection du littoral. Voir La protection du littoral de Tourneville

Lingreville-plage. Les joies de l’eau - 1961 © Coll. privée
Cette carte postale des années 1960 montre les activités pratiquées alors : farniente et bronzage au soleil, jeux de plage, pêche à pied de coquillage et de crevettes, ramassage du varech, camping sauvage, stationnement des voitures et cabanons dans les dunes © Coll. privée
Dans les années 1970, s’ajoute la pratique des dériveurs, de la randonnée équestre et, bizarrement « le ramassage des lichens » en fait le ramassage du varech, activité alors disparue. (voir la mer et les marées) © Coll. privée

Aujourd’hui, les plages et le littoral de Tourneville-sur-Mer présentent des milieux naturels préservés qui constituent désormais un patrimoine inestimable ouvert à tous : estivants recherchant les plaisirs de la plage, promeneurs parcourant les dunes et l’estran et pêcheurs à pied qui, aux grandes marées, vont cueillir coques et palourdes…