Milieu naturel et terroirs


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La commune de Tourneville-sur-Mer possède des milieux et des paysages très diversifiés qui s’organisent parallèlement au littoral. Découvrons-les de l’ouest à l’est du territoire.

L’estran, cultures marines et pêche de loisirs

 Partie maritime découverte par la mer entre les plus hautes marées et les plus basses, cet espace possède à la fois une activité économique et une activité de loisirs.

Bénéficiant des marées parmi les plus importantes d’Europe, la mer découvre 2 fois par jour d’importants bouchots à moules et des parcs à huîtres. Cette conchyliculture, l’élevage des mollusques marins, s’est implantée il y a une quarantaine d’années sur le littoral manchois qui produit aujourd’hui plus de 20 % de la production nationale d’huîtres et plus de 30 % de moules de bouchots.

Ils ont remplacé des « pêcheries » Les travailleurs de l'estran, qui permettaient aux habitants de piéger le poisson à marée descendante.

Dégustez chez des producteurs et dans les restaurants ces délicieux produits de la mer, ultra-frais !

Vue aérienne des cultures marines (moules et huîtres) au large de Tourneville-sur-Mer © IGN
Bouchots à moules et parcs à huîtres constituent l'activité des "paysans de la mer". Respectez leur travail ! © Claire Tangy

Cet espace, à chaque grande marée, voit se développer une activité très prisée des habitants et des touristes : la pêche à pied de loisirs. Il s’agit d’effectuer à marée basse la cueillette des coquillages sauvages (coques, palourdes, praires, amandes de mer, couteaux) pour savourer chez soi ces bienfaits de la mer.

Attention une réglementation existe : La pêche à pied

Une vaste plage de sable fin

Sur plus de 3 km, une vaste plage de sable fin exposée plein ouest descend en pente douce vers la mer.

Il y a une dizaine d’années, lorsqu’une grande marée était accompagnée d’une tempête, la mer attaquait la base des dunes qui progressivement reculaient. Depuis, le phénomène s’est inversé une dune « vive » se reconstitue actuellement en première ligne à Annoville.

Au sud, l’embouchure du havre de la Vanlée présente un espace bien particulier : un immense estran sableux à marée basse prolonge la pointe nord du havre. La côte se poursuit dans l’estuaire pendant 2 km, dans un secteur érodé présentant un épais banc de tourbe, témoin d’un ancien marais.

Banc de tourbe recouvert de sable dans le havre © F. Toumit

Plus au sud, sur la commune de Bricqueville-sur-Mer, le havre de la Vanlée est le domaine des prés-salés et des dunes.

À la limite des dernières marées hautes, les « laisses de mer » sont constituées de débris végétaux et animaux apportés par la mer lors de la marée. Cela est tout à fait naturel et fait partie du cycle écologique. Nous vous donnons quelques conseils pour préserver ce milieu : Propreté de la plage

Des dunes dotées d'une grande biodiversité

L’espace dunaire constitue un patrimoine naturel exceptionnel : la totalité du littoral de Tourneville, soit 3 kilomètres non urbanisés, est constitué d’un massif dunaire de de plus de 120 hectares.   La protection du littoral de Tourneville

Sous l’ancien régime, les mares, marais, landes, dunes, garennes et janières (là où pousse le « jan », l’ajonc) sont des terres « communes » laissées en friches où tout le monde peut mener paître ses bêtes et récolter du bois, aussi bien les paysans que le seigneur. À la Révolution, une partie de ces terres devient les « communaux ». C’est l’origine du massif dunaire communal d’Annoville.

A Lingreville, les dunes constituent la pointe nord du havre de la Vanlée qui se développe également sur le territoire des communes de Bricqueville-sur-Mer et de Bréhal.

Dunes et pins maritime sur la pointe nord du havre de la Vanlée © F. Toumit

En fonction des courants marins, des grandes marées et des tempêtes, les pointes dunaires se chargent en sable ou disparaissent. En 1914, l’instituteur de Lingreville évoque l’évolution du havre de la Vanlée :  

Au début du XXe s., le débouché du havre de la Vanlée sur la mer est très étroit
entre le pointe nord sur Lingreville et la pointe sud sur Bricqueville-sur-Mer / Coll. privée

Ces transformations existent encore aujourd’hui, avec désormais la prochaine remontée des eaux !

Le ruisseau (le « ruet ») des Hardes au nord-est du havre constitue la limite sud de Tourneville-sur-Mer.  Plus au sud, accessibles par une route submersible, le havre accueille, sur des prés-salés, de nombreux moutons, principalement des « roussins de la Hague ».

Ces dunes littorales sont appelées localement "mielles". Ce massif dunaire est jeune au niveau géologique, il s’est formé après le Ve siècle et surtout au XIIIe siècle.

La zone nord de l’espace dunaire d’Annoville © Conservatoire du littoral

/Le Conservatoire du Littoral précise que ce « massif dunaire est formé d’une zonation longitudinale classique avec la dune embryonnaire, la dune blanche à oyat et chiendent des sables, la dune grise à pelouse rase, les dépressions humides, avec le recensement de huit mares en eau temporairement, et enfin, la dune boisée ou en phase de boisement. Vient ensuite le marais d’Annoville, d’une grande richesse écologique avec ses prairies humides et ses plans d’eau. »

La quiétude du site des dunes et marais d’Annoville est favorable aux oiseaux (tadornes, passereaux etc.)

La dune à Oyat caractérise le site… D’autres plantes l’accompagnent, tel que « le Gaillet des sables, le Chardon du littoral, l’Euphorbe du littoral, le Liseron des dunes, l’Elyme des sables, la Giroflée des dunes, la Fétuque rouge des sables, la Silène de Thore ou la Luzerne maritime. »

​De la mer vers l’intérieur, vous passez de la dune vive qui, depuis quelques années se reconstitue, à la dune « blanche » à Oyat, puis à la dune fixée (dune grise) et enfin à la dune en cours de boisement. Le relief ondulé présente plusieurs dépressions humides. 

Vous avez plus d’une centaine d’ha pour observer la faune et la flore : 243 espèces végétales et 80 espèces d’animaux ont été identifiées par les scientifiques. Le lapin de garenne est le plus facilement repérable grâce aux nombreux terriers qu’il creuse, mais aussi car vous aurez sûrement l'occasion de le voir s'enfuir à votre approche. Dans le ciel l’alouette des champs se repère facilement par son chant très caractéristique. Sur les sommets de piquets de clôture, remuant continuellement la queue et battant des ailes, vous observerez aussi le traquet pâtre à la tête noire et à la gorge orangée. 

Oyat (Ammophila arenaria) participe, grâce à son système racinaire très profond, à la fixation de la dune. © Claire Tangy
Liseron des sables (Calystegia soldanella)        
Chardon des dunes (Eryngium maritimum). © C.Tangy 
Euphorbe des sables (Euphorbia paralias).© C.Tangy

Le Conservatoire du littoral et le Syndicat mixte des espaces littoraux assurent la gestion du massif dunaire communal. 

Certaines zones sont interdites d’accès afin de régénérer la dune. Des ganivelles ont également été implantées pour fixer le sable. Des conventions ont été signées avec des agriculteurs afin qu’ils participent au maintien de la biodiversité des dunes, grâce à un pâturage extensif de bovins ou de moutons. Respectez les consignes et ne dégradez pas les aménagements.

Réalisé par l’association « Les amis des dunes et du marais », un sentier de découverte "Entre dune et marais" en boucle de 5 km permet de découvrir les milieux du massif dunaire, de part et d'autre de la route des Peupliers. La randonnée

Un marais derrière les dunes

À l’est du massif dunaire, un marais occupe une dépression dans laquelle s’accumule l’eau douce provenant du ruissellement de l’eau de pluie et des nappes phréatiques de surface. À partir du XVIe siècle, sur les paroisses de Lingreville et d’Annoville, un assèchement du marais est engagé pour gagner de nouvelles terres et cultiver des légumes sur ces terrains sableux. Le canal du Passevin, parallèle au rivage est créé. Il recueille les eaux de ruissellement et de sources de Lingreville et d’Annoville et se déverse plus au nord dans le havre de la Sienne. 

En 1765, dans sa Géographie, Dumoulin précise « une belle grande mare d’eau douce, où l’on prend des bonnes carpes et autres poissons ».

Au XIXe siècle, le marais qui borde l’espace dunaire est pratiquement asséché sur les deux communes au profit des prairies humides et des cultures légumières. Dans la deuxième partie du XXe siècle, alors que sur Lingreville des résidences de loisirs s’implantent, plus au nord sur Annoville, les prairies sont remises en eau pour l’usage d’une association de chasse. Lors des hivers pluvieux les fossés et les puits débordent toujours.

Le marais d’Annoville. © C.Tangy
En hiver, le marais reprend ses droits à Lingreville. © F.Toumit/

Des cultures et du bocage

Toujours plus à l’est, au-delà des prairies humides et du marais, le centre de la commune de Tourneville-sur-Mer, sillonnée par la route départementale, semble avoir été depuis longtemps une « campagne » découverte propice aux champs labourés. En 1698, Annoville est décrite comme « un terroir propre à orge et lentilles : pas de plant (de pommiers) et encore moins de prairies ». L’instituteur de Lingreville en 1914 dans sa notice communale évoque des cultures maraîchères à l’ouest de la route départementale : «choux, radis, salades,  archichauts (sic) , haricots, asperges, carottes, navets, poireaux, salsifis, pomme de terre, oignons, citrouilles, et autrefois, un « melon de pays ».   C’est encore aujourd’hui un terroir de cultures maraichères.

L’ensilage des carottes à Lingreville au début du XXe s. Coll. privée
Cultures maraîchères à Tourneville-sur-Mer © C.Tangy
Les parcelles de culture étaient principalement « en lanières » jusque dans les années 1960.
Photo aérienne centrée sur le bourg de Lingreville © Coll. privée

À l’est de la route départementale, jouxtant les communes d’Hérenguerville et de Quettreville-sur-Sienne, « les habitants se livrent davantage à la culture de céréales et à l’élevage. » sur des parcelles ouvertes de plus en plus bordées de haies et autrefois plantées de pommiers, au fur et mesure que l’on s’éloigne de la côte, c’est le paysage traditionnel du bocage normand.

​ Ainsi, Tourneville-sur-Mer présente une grande diversité de micro-terroirs et de paysages construits par des générations d’habitants qui ont exploité, valorisé ou préservé un milieu naturel littoral très original.

Chemin creux du bocage de Tourneville, propice à la randonnée © F. Toumit

La vaste plage d'Annoville prolonge le massif dunaire protégé

À l’est du massif dunaire, un marais occupe une dépression dans laquelle s’accumule l’eau douce provenant du ruissellement de l’eau de pluie et des nappes phréatiques de surface. À partir du XVIesiècle, un assèchement du marais est engagé pour gagner de nouvelles terres et cultiver des légumes sur ces terrains sableux. Le canal du Passevin, parallèle au rivage est créé. Il se déverse plus au nord dans le havre de la Sienne. 

En 1765, dans sa Géographie, Dumoulin précise « une belle grande mare d’eau douce, où l’on prend des bonnes carpes et autres poissons ».

Le marais d’Annoville

Toujours plus à l’est, au-delà des prairies humides, le centre de la commune, sillonnée par la route départementale, semble avoir été depuis longtemps une « campagne » découverte propice aux champs labourés. En 1698, Annoville est décrite comme « un terroir propre à orge et lentilles : pas de plant (de pommiers) et encore moins de prairies ». C’est encore aujourd’hui un terroir de cultures maraichères.  

Enfin à l’est, jouxtant les communes d’Hérenguerville et de Quettreville-sur-Sienne, se développent des parcelles bordées de haies et autrefois plantées de pommiers, paysage traditionnel du bocage normand.

Ainsi, Annoville présente une grande diversité de micro-terroirs et de paysages construits par des générations d’habitants qui ont exploité, valorisé ou préservé un milieu naturel littoral très original.

Créé avec Wix.com